Quand Bernard Gombert, pharmacien, reprend la pharmacie de Valdegour en 2004, il trouve un quartier en proie à de grandes difficultés, sanitaires, sociales, économiques, et sécuritaires. L’offre de soins est insuffisante et le départ de 3 médecins généralistes, l’abandon de zones commerciales, l’absence d’artisans, le refus même des assurances d’assurer les locaux professionnels, la ghettoïsation du quartier, lui apparaissent alors non pas comme une fatalité, mais comme autant de défis à relever. A l’époque, les habitants du quartier se tournent en priorité vers le CHU Carémeau pour les soins de premier recours. L’élan premier de Bernard Gombert est d’ouvrir la pharmacie sur le quartier, de recruter localement des préparatrices et apprenties, de proposer la livraison des traitements au domicile des personnes en perte d’autonomie.
En 2007, il rencontre Leila Manai-Jatioui, issue du quartier, alors étudiante sage-femme et bénévole dans des associations du quartier.
La suite est une histoire de rencontres. Elisabeth Ait Amara Garnier, urbaniste, œuvrant au sein de la Fondation Abbé Pierre, engagée dans la lutte contre la grande précarité et sur les questions de rénovation urbaine, travaille avec Bernard Gombert sur un projet d’offre de santé de proximité au sein d’un espace dédié au cœur du quartier de Valdegour. Entre 2012 et 2013, le projet prend forme ; la cession d’une partie de la friche commerciale située place Pierre de Fermat est acceptée après deux années de négociation ; le permis de construire est déposé et les travaux commencés en 2013 se terminent en 2015
Parallèlement, la pertinence du projet est soulignée par les constats alarmants soulevés dans le diagnostic local de santé de Pissevin-Valdegour, réalisée par Annabel Debakre, géographe de la santé, à la demande de l’ARS du Gard, sous l’égide de Marie-Claude Tordo, médecin de santé publique à la Direction Départementale 30, et de Frédéric Jacquet, médecin de santé publique, travaillant à l’ARS du Languedoc-Roussillon en ingénierie de santé publique.
Leila Manai-Jatioui, s’installe à l’Espace ValSanté en 2015 alors que les travaux ne sont pas terminés. Elle est rapidement rejointe par le Dr. Nahida Touhami, par les kinésithérapeutes Antonio Gordo Gonzalez et Stéphane Tebib, par les infirmiers Fatiha El Bennissi, Sylvie Audoux, Sandrine Gorgol, Jean-Michel Bompard, et le chirurgien-dentiste Djamel Rachedi. Une partie des locaux est mise à disposition de la PMI du Gard, et au CMPEA Les Bosquets
Enfin, le Dr. Hakim Rami s’installe avec le Dr. Touhami en 2016. Son arrivée marque un tournant dans l’évolution du projet de santé. Avec l’accompagnement bienveillant et éclairé de Frédéric Jacquet, alors directeur de la Santé et de l’Hygiène de la Ville de Nîmes, c’est un véritable projet local de santé qui prend forme et aboutit à la création d’une Maison de Santé Pluriprofessionnelle multisite, validée par l’Agence Régionale de Santé en avril 2019
Entre avril et septembre 2019, Bernard Gombert, Hakim Rami et Salim Esfih, 3ème membre fondateur, mènent une démarche de mobilisation et de fédération des professionnels de santé de Pissevin et Valdegour autour du projet de santé. En septembre 2019, ce sont 15 professionnels de santé qui s’associent pour créer la Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires ValSanté. Cette dernière étape marque l’officialisation de la MSP, son inscription sur le territoire nîmois et son lien avec la politique locale de santé portée par la Ville de Nîmes au travers du Contrat Local de Santé, l’Agence Régionale de Santé, et l’ensemble des institutions (Conseil Général du Gard, Préfecture, etc.).